Né en 1935, Alecos Fassianos étudie à l'Ecole des Beaux-Arts d'Athènes. Détenteur d'une bourse, il séjourne à Paris pendant trois ans et étudie la technique de la lithographie. Il décide de s'exiler définitivement à Paris lors de l'avènement de la dictature des Colonels en Grèce en 1967. Frappé par la singularité de son œuvre, Paul Facchetti l'expose dès 1969, et édite une série de gravures et de lithographies exécutées entre 1968 et 1971. Comme l'a écrit Pierre Cabanne: « Fassianos habite un pays mythique qui se situe mal sur la carte, mais est voué à la clarté éblouissante du soleil, aux parfums des fleurs, au bruissement du vent tourbillonnant autour des oiseaux dont le plumage est couleur d'arc-en-ciel. Dans ce pays où se dressent des temples rongés de lumière, où les plus belles légendes du monde et le culte des héros ont trouvé place, Fassianos a imaginé que pouvaient revivre ces héros et ces dieux, mais se rencontrer aussi des amoureux à bicyclette, passer des baigneuses aux gros seins ronds et au ventre plat, toujours échevelées, se mesurer des athlètes musclés à des cavaliers brandissant des écharpes comme des trophées, des éphèbes au torse lisse qui tendent, la cigarette aux lèvres, des bouquets de fleurs ou des épis de blé à d'improbables partenaires ».

La Galerie Guillaume a présenté en 2008 des œuvres sur papier de Fassianos : gravures, lithographies, sérigraphies, xylographies et gouaches exécutées entre 1966 et 1971. Il s'agit donc des toutes premières œuvres de Fassianos réalisées dès son arrivée à Paris et qui ont forgé le style si particulier de l'artiste grec. Ces œuvres sont particulièrement empreintes de poésie et de rêve. L'exposition de la Galerie Guillaume a aussi été l'occasion de rendre hommage à Paul Facchetti qui avait présenté le travail de Fassianos à Paris dès 1969.