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Rencontre avec Sylvie Germain

La joie

21 mars 2018

Encore trop de monde ne connaît pas Sylvie Germain. Mais ceux qui la connaissent ou qui ont lu ses livres savent qu'elle est une femme d'exception et l'un de nos grands écrivains français. Sylvie Germain intervenait hier soir à la Galerie Guillaume dans le cadre des Rencontres sur la joie. Nourrie de la philosophie de Levinas, c'est dans la littérature que Sylvie Germain poursuit les questionnements existentiels qui ne cessent de la travailler. Auteure de nombreux essais et romans couronnés de succès et de prix (entre autres le Prix Femina pour "Jours de colère", le Prix Jean Giono pour "Tobie des marais", le Prix Goncourt des Lycéens pour "Magnus"), Sylvie Germain a créé un univers romanesque singulier truffé de personnages dont elle sonde les profondeurs. En ancienne professeure de philosophie, elle nous rappelle d’abord ce que Nietzche, Platon, Pascal et d'autres ont dit sur la joie, qui est généralement de "parvenir à la pleine compréhension du monde, à sa totale acceptation". Mais elle s'arrête surtout sur Etty Hillesum - dont elle a écrit une biographie -, jeune juive déportée et morte à Auschwitz, qui a laissé une œuvre spirituelle brève, intense, et qui définit bien ce qu'est la joie. Etty Hillesum écrit en effet : "Je trouve la vie belle en dépit de tout." Pour Sylvie Germain, "la joie est l'acceptation de la vie dans sa dimension tragique", "l'amour de la vie dans sa totalité". "La joie, c'est une conquête sur ce qu'il y a de plus dur". "Elle implique l'élargissement, la dilatation, l'amplification de son être au monde". Sylvie Germain, dans sa jeunesse, avait rêvé de devenir peintre. Et elle garde toujours un vif intérêt pour l'art. Elle cite Rothko et d'autres artistes, messagers de la joie, qui font "vibrer dans leur art l'invisible", qui ont cette "capacité à transformer pour saisir l'essentiel".

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Rencontre avec Annie Cohen-Solal

Existe-t-il un art français

15 mars 2018

Annie Cohen-Solal est historienne, sociologue, grande spécialiste de Sartre. Elle a mené à travers le monde une impressionnante carrière d'universitaire. En France, elle enseigne notamment à l'ENS et à l'EHSSS. Annie Cohen-Solal était l'invitée des Rencontres de la Galerie Guillaume sur "Existe-t-il un art français ?". Entre 1989 et 1993, elle est conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à New-York. Elle noue là-bas contacts artistiques et universitaires qui lui permettent de publier en 2000 un excellent livre "Un jour, ils auront des peintres" qui raconte comme une épopée le basculement du centre de l'art de la planète de Paris vers New-York, basculement qui s'opère dès le milieu du XIXème siècle. Annie Cohen-Solal souligne à cette époque l'arrogance des artistes français et de la critique à l'égard des peintres américains. Ceux-ci s'organisèrent peu à peu, pour conquérir leur indépendance, aidés par l'extraordinaire développement économique et financier des Etats-Unis, développement essentiellement privé, contrairement au système français, public et autocentré. Pour Annie Cohen-Solal, la question "Existe-t-il un art français ?" n'a plus beaucoup de sens aujourd'hui. Elle évoque comme marqueur l'exposition "Les magiciens de la terre" de Jean-Hubert Martin " en 1989 au Centre Pompidou. En effet, pour la première fois, les arts contemporains "non occidentaux" ont été placés dans cette exposition qui a fait date au centre de la scène internationale de l'art.









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Dialogue avec Irène Frain et Jean-Paul Agosti

Le peintre et l'écrivain

13 mars 2018

Le peintre et l'écrivain : Irène Frain et Jean-Paul Agosti ont dialogué à la galerie. Autour de "Ce réel inaperçu", titre du très beau texte écrit par Irène Frain pour la monographie de Jean-Paul Agosti. Irène Frain confie : "Ce qu'il y a de plus réel pour moi, c'est ce que je vois dans l'imaginaire". Elle suit ainsi la recommandation de Rimbaud : "Le poète doit se faire voyant". Irène Frain dit qu'elle s'est sentie toute de suite très proche de Jean-Paul Agosti dont elle écrit : "Il est un de ces êtres qui savent qu'on découvre l'insoupçonné, non en le cherchant, mais en se perdant". C'est la première fois qu'Irène Frain écrivait sur l'œuvre d'un peintre. Jean-Paul Agosti remercie l'auteure du Nabab pour la poésie de son texte.









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Rencontre avec Michel Lejoyeux

La joie

14 février 2018

Le Professeur Michel Lejoyeux est un éminent psychiatre, chef des services de psychiatrie et d'addictologie des hôpitaux Bichat et Beaujon, et professeur à la Faculté de Médecine. Il était hier soir l'invité des Rencontres de la Galerie Guillaume sur la joie. Depuis quelques années, le Professeur Lejoyeux écrit des livres à grand succès qui donnent à tout un chacun des conseils pour "aller mieux" jusqu'à sortir de la dépression, le grand mal être contemporain. Il en a bien sûr une sacrée expérience, lui qui soigne dans son service les "dépendances mortelles" liées essentiellement à l'alcool et au tabac. Ainsi, il commence son intervention en attirant l'attention des participants sur un grand tableau de Jean-Paul Agosti qui est au mur... En effet, dans son dernier livre, "Les 4 saisons de la bonne humeur", le Professeur Lejoyeux loue les bienfaits sur le psychisme de la peinture, de la contemplation d'un tableau pendant de longues minutes. De même pour la musique écoutée sans écouteurs et si possible le soir ! Le Professeur Lejoyeux donne toute une batterie de conseils pour mieux vivre et de bonne humeur : de l'activité physique quotidienne (essentielle) jusqu'à la nécessité de sourire en passant par la consommation de cornichons et de choucroute !...









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Rencontre avec Eric Turquin

Caravage l'artiste ultramontain

08 février 2018

Éric Turquin est l'un des plus grands experts en tableaux anciens dans le monde. Il nous a parlé avec fougue et passion hier soir à la galerie dans le cadre des Rencontres "Existe-t-il un art français ?". Directeur à 33 ans du département des tableaux anciens chez Sothebys à Londres, Éric Turquin crée plus tard son propre cabinet d'expertise à Paris. En contrepoint de Poussin, artiste français par excellence, sujet de la Rencontre avec Pierre Rosenberg en novembre, Éric Turquin a évoqué Le Caravage. Et pour cause : Caravage est en quelque sorte un "anti -Poussin", lui qui avait dit du Caravage qu'"il était venu au monde pour détruire la peinture". Éric Turquin resitue d’abord l'œuvre du Caravage dans le contexte de l'époque, la Contre-Réforme, "une peinture radicalement nouvelle, de propagande anti-protestante, incarnant les textes, faite pour toucher les sens des gens". Puis, pour illustrer son propos, Éric Turquin nous parle de sa grande affaire, très médiatisée : "son" tableau représentant Judith décapitant Holopherne découvert en 2014 dans la sous-pente d'un grenier à Toulouse, et dont l'expert est certain qu'il s'agit d'un Caravage. Ce tableau avait disparu au XVIIème siècle, tout comme l'extraordinaire renommée du Caravage de son vivant, chassée justement par les classiques comme Poussin. Caravage sera oublié pendant plus de trois siècles (!) pour être redécouvert récemment, en 1951, grâce à une exposition de Roberto Longhi qui fut "une bombe" dans le monde de l'art. Éric Turquin rappelle que tous les Caravage redécouverts ont d'abord suscité beaucoup de doute. Lui-même dit avec humilité qu'il s'était trompé, pensant que "Les Tricheurs", œuvre reconnue du Caravage maintenant au Kimbell Art Museum aux États-Unis, n'était pas de la main du maître...

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Vernissage Jean Paul Agosti

Parc, Mnémosyne

06 février 2018

17h30

 

La Galerie Guillaume, qui fête ses 15 ans en 2018, consacre une nouvelle exposition au peintre Jean-Paul Agosti.  Une vingtaine d’œuvres réalisées pour la plupart entre 2016 et 2017, associées à deux œuvres inédites plus anciennes, seront présentées du 1erfévrier au 30 mars 2018. A cette occasion, la Galerie Guillaume édite une monographie de l’artiste dont Irène Frain signe la préface : 140 œuvres reproduites retracent les différentes périodes de création du peintre, des poèmes et citations de poètes amis, des textes d’auteurs, ainsi que les écrits (textes et poèmes) de Jean-Paul Agosti nourrissent l’ouvrage.

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