Actualités
Rencontre avec Pascal Bruckner
La question de l'argent
10 octobre 2018
L'essayiste et romancier Pascal Bruckner était l'invité des Rencontres de la Galerie Guillaume sur "la question de l'argent". L’auteur d’« Un bon fils » a en effet écrit en 2016 un essai très remarqué, "La sagesse de l'argent", qui fait référence sur le sujet. Partant de l'expression de Vautrin dans le Père Goriot, "À l'origine de toute grande fortune, il y a un grand crime dissimulé", Pascal Bruckner rappelle à quel point l'argent est chez nous un sujet tabou. Héritiers de l'opposition entre Voltaire et Rousseau, mais surtout du catholicisme très prégnant y compris chez les non croyants, nous sommes, selon Bruckner, encore très marqués par la suspicion à l'égard de l'argent et de la réussite. Le XIXeme siècle a catalysé ces attitudes en se construisant sur la Révolution française qui s'est faite au nom de l'égalité. Pascal Bruckner illustre son propos par de multiples exemples empruntés à la littérature dont Stendhal, Zola etc où beaucoup des personnages sont "rongés par l'envie". Il en est tout autrement dans les pays anglo-saxons, notamment aux États-Unis, où le travail et même l'argent sont en quelque sorte "bénis de Dieu". De façon qui peut paraître cynique, l'économiste Milton Friedman n'a-t-il pas dit :" La meilleure chose que l'on puisse faire pour les pauvres, c'est de les laisser tranquilles"...
Rencontre avec Constantin Wolfrom et Hugo Sallé de Chou
La question de l'argent
19 septembre 2018
C'est un vent frais qui a soufflé hier soir à la galerie avec comme premiers invités du nouveau cycle de Rencontres sur "la question de l'argent" Constantin Wolfrom et Hugo Sallé de Chou, co-fondateurs de Pumpkin. Respectivement âgés de 27 et de 30 ans, les deux anciens camarades de l'EDHEC ont fondé en 2014 Pumpkin, une start-up à grand succès qui fournit une application mobile de paiment et de remboursement instantanée entre particulier via leurs téléphones mobiles. D'argent, il fut donc question au cours de la soirée qui fut passionnante...
Le 13 septembre - vernissage de l'exposition "15 ans, 15 artistes"
Du 13 septembre au 13 octobre 2018
15 ans, 15 artistes
Bang Hai Ja - Anne Deval - Shirley Goldfarb - Pierre Wemaëre - Jean-Paul Agosti - Denis Christophel - Thierry Des Ouches - Yves Lévêque - François-Xavier de Boissoudy - Witold Pyzik - Jérémie Lenoir - Anna-Lisa Unkuri - Miklos Bokor - Marcoville - Peter Knapp
Le 13 septembre, dans une ambiance joyeuse et avec un public nombreux, Guillaume Sébastien a fêté les 15 ans de sa galerie, entouré de 10 des 15 artistes qui sont exposés jusqu'au 13 octobre...
Rencontre avec David Elbaz
Lumières sur l’univers : vers un regard partagé entre l’art et la science
11 juillet 2018
L’art et la science ne font pas bon ménage, dit-on souvent. L’astrophysicien David Elbaz, qui dirige le laboratoire de cosmologie et d’étude des galaxies au CEA de Saclay, est venu à la galerie faire mentir cette affirmation. A l’occasion des derniers jours de l’exposition de Bang Hai Ja dont il est un fin connaisseur. D’abord, il parle de son « émerveillement » devant ces œuvres qui nourrissent son émerveillement face à l’univers. Mais surtout David Elbaz explique que l’art peut venir « à la rescousse » de la science. Pour preuve, il projette côte à côte des photos des œuvres de Bang Hai Ja et des photos de l’univers. Le lien, voire la ressemblance est stupéfiante. Elbaz confie à quel point ces œuvres de lumière l’aident dans ses recherches, pour le questionnement du monde, de ses origines. La lumière, justement, est « l’outil qui permet de faire apparaître les formes de l’univers. Elle dévoile l’invisible. » Selon David Elbaz, la peinture et l'astrophysique partagent ce même désir fou, celui de parler la langue de la lumière pour dialoguer avec l'infini et l’éternité.
Récital de Marie Perbost
La joie
20 juin 2018
Joie et jeunesse pour conclure notre année de Rencontres sur la joie à la galerie : Marie Perbost et Jennifer Courcier, sopranos, Joséphine Ambroselli, pianiste, toutes les trois à peine trentenaires, talentueuses et déjà primées, nous ont régalés en cette veille de l’été et de la fête de la musique avec un récital d’opérette léger et drôle. Au programme : Puccini, Offenbach, Poulenc, Hervé, etc. Concert concocté avec l’œil bienveillant et pro de Claire de Castellane. A l’année prochaine...
Rencontre avec Olivier Kaeppelin
Existe-t-il un art français
07 juin 2018
Olivier Kaeppelin a occupé de très hautes fonctions dans le domaine de la culture en France (Délégué aux Arts Plastiques, Président du Projet Palais Tokyo, Directeur de la Fondation Maeght, etc.) et pour cela c'était passionnant de l'écouter répondre à la question "Existe-t-il un art français ?". Bien sûr, il existe un art français défini généralement par la mesure, la raison, qu'incarnent Poussin, Champaigne et Chardin. Mais Olivier Kaeppelin ajoute tout de suite qu'il y a "des arts français" tant d'autres artistes contredisent les caractéristiques de cet art-là. Et il cite pêle-mêle Le Sueur, Moreau, Gauguin, Lautrec, les Surréalistes, Fautrier, Dubuffet, Rebeyrolle, artistes qui n'expriment pas particulièrement la modération. À cette liste, il ajoute tant d'artistes étrangers venus en France tels Chagall, Barcello, Niki de Saint-Phalle, qui font que la question de l'art français n'est pas liée à la nationalité. Olivier Kaeppelin évoque plutôt un "art en France", qui se fait ici, sur ce territoire particulier. Il pense que l'art est toujours "ancré" dans un territoire, une culture, une histoire. Parce que l'art est un mode d'expression qui prend sa source dans la petite enfance, qui "représente des formes forgées dans le corporel, le physique, l'âme". Il ne croit pas du tout à "l'art universel". Olivier Kaeppelin - qui ne manie pas la langue de bois - dit à quel point les responsables culturels français (des corps intermédiaires théoriques, coupés des artistes) n'ont pas su défendre les artistes qui vivent en France. Contrairement à l'Allemagne où personne ne s'offusque qu'il y ait régulièrement des expositions "Made in Germany" ou aux États-Unis, cas extrême, dont il rappelle le complot des services secrets après-guerre maintenant avéré, qui a consisté à imposer les artistes américains dans le monde, moyennant finance, jusqu'à l'obtention par Rauschenberg du grand prix de la Biennale de Venise en 1964.